10 mars 2009

De retour !!!

Finalement ! Sain et sauf à Londres, après un passage relativement inquiétant par Nairobi.

Le voyage en autobus de Kampala à Nairobi a été plus long qu'on ne m'avait promis... 14 heures au lieu de 10 ! Je trouvais çà bizarre aussi... Les autres compagnies de bus et mes guides disaient 12 heures. Ce qui fait qu'en chemin, suite à un échange de messages textes (par téléphone cellulaire) avec mon contact de Nariobi, Tom, j'ai appris avec grand souci que celui-ci avait changé d'idée car il serait trop tard lors de mon arrivée (genre 1h du matin). Mauvaise nouvelle...

Je me suis donc retroussé les manches et j'ai regardé autour de moi pour déterminer qui pourrait éventuellement m'aider. Lors d'un arrêt du bus à un resto pour une pause pipi-café, je me suis mis à expliquer ma situation à un monsieur qui semblait partiellement d'origine arabe, avec qui j'avais quelque peu sympatisé pendant le voyage. Il m'a dit résider à Nairobi mais ne semblait pas trop disposé à m'offrir de l'aide pratique comme telle. Seulement quelques conseils inquiétants, confirmant que la ville était effectivement dangereuse, surtout dans le secteur où nous allions arriver. Thanks buddy !

Puis un monsieur dans la quarantaine avancée, genre gros homme d'affaire souriant mais poli, est venu nous jaser. Il dit être gérant d'un hotel à Jinja (Ouest de l'Ouganda, voir la carte) d'où il avait effectivement joint l'autobus en cours de trajet. Il nous donne sa carte et explique que la chaîne d'hotel à laquelle il appartenait avait justement une filiale à Nairobi et qu'il s'y dirigerait à l'arrivée. Tiens-tiens... quel hasard !

Je lui explique ma situation (qu'il n'avait pas entendue précédemment, ce qui fait que je n'avais pas à me méfier) et lui demande s'il aurait objection à ce que j'embarque dans son taxi, un gars qu'il disait bien connaître, avec lui, pour me diriger à son hotel. Je lui demande le prix des chambres simples, et il me dit 3500 Shillings Kenyan (56$CAN). Ouch ! Le double de mon budget ! Je lui demande s'il pourrait m'aider à négocier un meilleur prix, quitte à enlever le petit déjeuner qui est normalement inclus. J'avais des biscuits avec moi...

Il dit qu'il faudrait voir sur place et discuter avec eux, mais semblait positif. Il rajoute que le secteur de l'hotel est très central et très sécuritaire, et qu'apparemment, il y avait eu des émeutes dans le secteur du terminus de bus la veille, avec 1 ou 2 personnes qui avaient été tuées! (yaille !) Le chauffeur du bus sonne le klaxon, nous devons rembarquer.

Pendant la suite du trajet, je réfléchis. Mon instinct et ma logique me disaient que je pouvais lui faire confiance, mais mon portefeuille grognait... Par contre, les 2 premiers ont vite eu raison du 3e quand je songeais à ma sécurité. Pour 25-30$ de plus, valait mieux pas prendre de chances !

L'autobus arrivait à destination. Je regardais le secteur, et je confirmai mon raisonnement. Vraiment pas très recommandable comme secteur. Genre Hochelaga pour Montréal, ou bedon les derrières de la rue St-Joseph il y a 20 ans, pour Québec, mais en pire. Je ne comprends vraiment pas pourquoi les compagnies d'autobus acceptent d'arriver là. Sauf si, évidemment, elles sont de maille avec la mafia! C'est un fait bien connu que les matatu (les innombrables minibus-taxis qui font office de transport public au Kenya, comme en Ouganda) sont opérés par la mafia kenyane. Je me dis que ça doit être une business très profitable que d'ammener à chaque jour un petit paquet de touristes et passagers relativement fortunés (ces bus coûtent trop cher -environ $30- pour le citoyen moyen) dans le secteur où tes hommes de main opèrent. C'est comme installer un kiosque qui vend de l'eau à la sortie du désert...

Enfin, je signale donc au monsieur que je vais aller avec lui. Il acquiesce mais je garde quand même un oeil sur lui et sur l'entourage. En mettant le pied à terre, je me fais harceller par 2 ou 3 gars qui se disent taxi. Ils n'avaient pas l'air trop officiels, mettons (il semble qu'a Nairobi, il y a les taxis officiels, appartenant à une compagnie, et les non-officiels, qui sont conduits par des chauffeurs indépendants. C'est ceux-là même qu'il faut éviter, surtout le soir, car il y a de nombreux rapports d'incidents où des passagers se font braquer une arme au visage 2 minutes après être embarqué dans un tel taxi, qui a pris un ou deux tournants inhabituels vers une zone peu éclairée et peu passante où ses complices attendent dehors. On demande au passager de se dévêtir et de sortir immédiatement. On se retrouve donc tout-nu, avec absolument rien, en plein coeur d'un secteur dangereux de Nairobi. Au moins on n'a plus rien à se faire voler, mais bon... pas besoin de vous expliquer...). Je récupère mes 2 grosses valises et je colle au monsieur, en regardant constamment derrière moi, l'air nerveux et prêt à fesser n'importe qui dans la face au moindre désagrément. hehehe. Il semble que ca ait marché parce que personne ne m'a même adressé la parole ! On a d attendre après notre taxi, qui a pris quelques minutes avant d'arriver, mais le bus était toujours là, avec quelques employés et clients autour.

Fait à noter, en Ouganda, il y a de nombreux gardes armés, en uniforme quelconque et avec généralement une carabine ou un AK-47 russe, partout. Devant les banques, les stationnements de restaurant et de bars, aux stations d'essence, supermarchés, etc... partout où il y a risque de crime ou d'agression. Et ça marche on dirait, puisque Kampala est très très sécuritaire comme ville. Je m'y sentais toujours en sécurité. Au Kenya, et dans ce cas à Nairobi, il semble que non. Je cherchais avidement le garde armé, pour m'en rapprocher, mais il n'y en avait nulle part ! Qui aurait dit qu'un jour je me sentirais plus en sécurité proche d'un inconnu armé ! Et si vous pensez que vous êtes différent, quelques semaines en Ouganda et une soirée à Nairobi vous feront certainement changer d'avis, croyez-moi !

Notre taxi arrive, il a l'air crédible. Il engouffre nos valise dans le coffre et on quitte. 2 minutes plus tard, on arrive à destination (c'était vraiment tout près, mais croyez-moi, c'était nécessaire !). L'hotel Oakwood. Dans mon guide de voyage Lonely Planet, cet hotel est dit propre, comfortable et avec caractère, mais il questionne aussi que le prix est trop élevé pour ce qui est offert. Son emplacement est dit être très central, ce qui s'est révélé vrai le lendemain. Le Hilton et le Sarova, 2 hotels de luxe à Nairobi, étaient juste à coté. Bon signe ! Mais aussi à coté: une boîte de nuit excessivement bruyante ! "Bon, une autre nuit à dormir avec des bouchons dans les oreilles", me suis-je dit. Mais c'était un moindre mal. Demain, je serai dans l'avion, volant tranquillement vers ma douce, mon lit douillet, du lait qui goûte pas la vache, du brocoli, du céleri, du bon cheddar, un fond de pot de caramel Map-O-Spread et une Oh Henry canadienne qui m'attendaient patiemment dans l'armoire. C'était la joie ! (on se motive comme on peut ! hehehe).

Au comptoir, la réceptionniste reconnaît tout de suite le gros monsieur (M. Mbatia) et le salue chaleureusement et respectueusement. Excellent signe ! Il discute brièvement avec elle et m'informe que le prix pouvait être baissé à 3000 KSh (48 $CAN), petit-déjeuner inclus. Bon, c'était déjà çà ! J'accepte, car loin de moi l'idée de retourner de bord et tenter de trouver un autre endroit... il est 2h du matin ! Je demande une chambre tranquille, loin du club de danse qu'on entendait même de là. La dame cogite, regarde M. Mbatia et dit "202". Le petit déjeuner est servi jusqu'à 10h30, et M. Mbatia a demandé qu'on me permette que quitter la chambre plus tard qu'à la normale, car mon avion était à 23h30... Il doit quitter pour aller voir sa femme, mais me demande si j'ai donné quelque chose au chauffeur de taxi. Je dis non car j'étais trop préoccuppé (en vérité, j'espérais qu'il allait payer le tout car mon budget était déja pété et il avait déjà prévu cette dépense... enfin... ). Je dis "combien". Il dit 300 ($5). Je lui donne et le remercie profusément pour son aide très appréciée. Il quitte. Je remplis le formulaire, je paie, je monte à ma chambre, droppe mes bagages et m'effondre sur le lit, épuisé, pour m'apercevoir que le matelas est probablement en béton et qu'on entend la musique du bar, gros comme le bras. Tabouère ! "Pas grave... je suis en sécurité ! " J'ai survécu!

J'ai pris une bonne et longue douche chaude, me suis lavé les cheveux (beaucoup de poussière dans l'autobus à cause de la route) et me suis calfeutré dans le sandwich au Christian, entre un tranche de béton et une de coton. J'ai bien dormi, malgré tout. Fatigue oblige !

Le petit déjeuner était sublime. Oeufs, saucisses digne de ce nom, bacon surprenant et toasts avec du vrai beurre et la confiture de vraies-fraises !!! En effet, en Ouganda, il n'y a curieusement pas de beurre. Seulement une espèce de margarine infecte qui ne fond presque jamais, nommée Blue Band. Ah, et un verre de jus de fruit de la passion fraîchement pressé. Délicieux !

Après le petit-dej, j'avais la journée, et la chambre, jusqu'à environ 18h, pour faire le touriste. Suivant les recommandations de mon guide de voyage, j'ai donc décidé de visiter le Musée National du Kenya. Après un court trajet en taxi (recommandé par l'hotel), qui a couté 400 Ksh (6.40 $CAN, i.e.: beaucoup trop cher!) j'ai commencé par faire la visite de l'extérieur de ce très beau musée.
(photo entrée musée)

Mini-jardin botanique en rond, pavé de très belle mosaïque
(photo jardin botanique)

Un enclos à serpents, malheureusement fermé pour 6 mois pendant mon passage (évidemment!), mais l'enclos à crocodile était en fonction ! Le pauvre avait l'air très malheureux dans sa baignoire clairement trop petite, surtout quand ses congénères, à quelques kilomètres de là, on tout l'espace (et les buffles) nécessaire à leur bonheur. Plutôt triste, mais enfin...
(photo croco)

Malheureusement, mon guide de voyage Lonely Planet - East Africa, agé de 3 ans même si c'était l'édition la plus récente disponible, m'avait involontairement induit en erreur sur le prix d'entrée du musée, qui avait visiblement augmenté depuis. De 200 KSh, le prix avait monté à 800, soit $13 !! Ouch... Déjà que j'avais pété mon budget la veille avec l'hotel, et que je m'étais promis de faire attention vu que les ressources financières sont presque taries... Ça ne partait pas bien. J'ai donc demandé un plan du musée pour voir si ça vaudrait la peine. Après tout, c'est pas tous les jours qu'on a la chance de visiter le Musée National du Kenya, inauguré en 1910 et complètement redessiné et rénové en 2006...

Pas de plan ! Juste un panneau au mur indiquand les sections...
Human origins, Mammalian Radiation, Ecology of Kenya, Natural Diversity and Geology.
Under Culture, the exhibitions include Cycles of Life, Cultural Dynamism and Creativity.
The history pillar has two exhibitions: Kenya Before 1850 and History of Kenya.

Bref, rien de très encourageant pour ce prix, quand on a le budget serré. Surtout que je me suis mis à penser que la grande majorité des musées à Londres, où j'allais être dès le lendemain, sont gratuits et remplis des plus importants items et des plus beaux artéfacts au Monde provenant de l'Afrique de l'Est... (après avoir été volés aux Africains pendant la colonisation, bien sur). J'ai donc décidé de dépenser mon argent autrement. Brève visite à la boutique du musée, que je m'attendais à trouver dispendieuse, mais quelques articles furent à prix raisonnable, dont un cadeau pour Johanne !

Sur place, j'ai fait la rencontre d'une dame de l'Alberta qui revenait de 2 semaines en Tanzanie (safari et ascension du Kilimanjaro). Elle m'a entendu demander comment aller au Marché Maasai, et m'a proposé de partager le taxi. Nous avons finalement passé le reste de l'après-midi à jaser, explorer et négocier des items ensemble. Vers 17h, retour à mon hotel, pour finaliser le ré-empaquetage des valises afin qu'elles soient "USA-fears-terrorists-everywhere"-friendly. Un taxi fiable me prend à 18h, on file vers l'aéroport pour 1000 KSh ($16) en 20 minutes et hop, moins de 10 minutes plus tard, je suis à la boutique hors-taxes, mes grosses valises étant déja en direction du cargo de l'avion. Il est 19h et je suis au resto-bar à regarder le rugby. Mon vol quitte à 23h30... De longues heures à patienter !

Le vol se déroule bien, mis à part le grand tata assis à coté de moi qui sent la robine et qui parle tout le temps. Mais je lui laisse comprendre que ça ne me tente pas de lui parler. Je plogue mes bouchons et je tente de dormir, ce que je réussis raisonnablement bien à faire pour la majorité du voyage de 8 heures. On touche le sol londonien à 5h35, exactement comme prévu, alors que le soleil se pointe à peine. Le reste se déroule sans accrocs. 1 heure de métro entre le terminal 5 de l'aéroport Heathrow et ma station de King's Cross. Le pire boutte, c'est les grosses valises entre la sortie du métro et notre apart. Plusieurs escaliers et une longue pente douce par un froid de canard (enfin, il me semble, surtout que je n'étais pas vraiment habillé pour celà...) et finalement, enfin, j'arrive à la maison et je peux finalement embrasser ma Oh Henry!

hehehe
Voila.

Gardez l'antenne sur mon blog, car même si mon voyage est terminé, physiquement, j'ai encore un gros tas de photos et d'histoires à vous raconter ! Surtout maintenant que la connection Internet est rapide (Vive la civilisation!) et que mon horaire est moins contraint.

Je vous embrasse tous et je remercie ceux et/ou celles qui ont prié pour ma sécurité. Ça a marché !

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